Agadir!!!

Publié le par Yandeubou

Très cher blog,

L’album « La traversée : l’enfer du h’rig » est sorti. C’est un recueil de plusieurs auteurs d’horizon divers sur la thématique de l’immigration clandestine. J’y ai publié une petite nouvelle écrite par Jean Francois : Agadir.extrait-Agadir-2.jpg

L’an dernier à pareil moment, j’étais justement à Agadir cette belle ville du Sud du Maroc. Rien qu’à en parler j’ai la salive à la bouche et le corps qui palpite, c’est normal ce voyage au Maroc a été une expérience « authentique ». Tout a commencé par une bourse pour résidence artistique que j’ai obtenu dans le cadre du programme « visas pour la création » de l’association Cultures France. L’idée était d’obtenir une bourse qui me permettrait de me rendre dans un pays de passage de migrants, car dans le projet « sur les chemins de l’espoir » je raconte l’histoire de trois jeunes aventuriers camerounais qui se rendent par la route en Espagne. Certains appellent ça « immigrations clandestine » mais mes trois gaillards se considèrent simplement comme des aventuriers. Ils traverseront ainsi le nord du Cameroun pour atteindre N’djaména au Tchad, puis bifurqueront vers l’Ouest pour Zinder au Niger. A Agadez des passeurs les aideront à traverser le désert algérien par Tamanrasset jusqu’au Maroc. De Tanger ils entreront en Espagne par Ceuta l’enclave espagnole. Le projet s’étale sur quatre albums, chaque album se déroulant dans un pays. Au départ, lorsque j’ai eu ma bourse c’était pour aller au Niger, car Agadez à l’Est est une véritable plaque tournante de l’immigration subsaharienne à destination de l’Europe. Mais en 2009, l’Est du Niger est malheureusement sous couvre-feu, les rebelles touareg y opèrent en maitre…personnellement, ça ne me posait pas de problème, je suis autant rebelle que les Touaregs ou les FARC, on aurait fumé un joint et danser autour d’un feu en criant Hourra !Hourra… mais Cultures France trouvait ça très dangereux. Il fallait alors trouver un autre pays de passage de migrants en Afrique, le Maroc s’est rapidement détaché du peloton et en juin 2009 j’y posais mes valises pour une résidence de six mois. Mon premier contact avec Agadir comme dans la plupart des relations qui vont durer n’était pas bon. Quand j’ai débarqué à l’aéroport après 11h de vol, il n’y avait personne pour m’accueillir…Bizarre !

extrait études persoPourtant l’institut culturel d’Agadir qui était partenaire de ma résidence avait été prévenu de mon arrivée. J’appelle en supposant qu’on m’a probablement oublié mais c’est la pause et il n’ya personne au bureau. Du coup, je me tape quelques heures tranquilo à attendre, puis je prend la décision de me débrouiller pour arriver en ville. Un taxi blanc, quelques explications au taximan qui ne pige pas grand-chose, heureusement son collègue se débrouille en français, et hop nous voilà parti de l’aéroport Al Massira d’Agadir. A la sortie de l’aéroport c’est un paysage déserte à moi, je respire de l’air sec et je me laisse peu à peu transporter par mon rêve marocain. Mais ça ne durera pas longtemps, arriver à l’institut j’apprends que l’institut à décider de rompre le contrat à la dernière minute car la directrice de l’époque Béatrice Bertrand, trouvait que mon travail sur l’immigration clandestine était très polémique. Résultat je me retrouve seul dans un pays que je ne connais pas, je ne parle pas arabe !Je souris à l’idée que travaillant sur l’immigration je me retrouve dans une situation de migrant. Mais bon, ma galère à durer deux semaines, j’ai du résider d’abord dans un hôtel le temps que Brahim un mec super, avec qui j’avais eu des contacts depuis le Cameroun arrive. Je logeais donc dans un appartement qu’il loue à des artistes à quelques kilomètres d’Agadir, Tamragth précisément. Mais cette aventure qui avait très mal commencé va progressivement se transformé en riche expérience humaine, grâce aux rencontres que j’ai faites, aux différents voyages que j’ai effectuer à travers le Maroc. Notamment la rencontre avec Jean François Chanson un auteur de bande dessinée français ?à Rabat, rapidement notre rencontre à déboucher sur des projets : la nouvelle « Agadir » parue dans l’album collectif « La traversée » aux éditions Nouiga. Toujours sur un scénario Jean François, bientôt paraitra « un avant poste du progrès » une adaptation de la célèbre nouvelle de Joseph Conrad chez l’harmattan dans un anthologie sur la colonisation. Une autre rencontre formidable que j’ai faite, c’est celle de Daniel et Gaëlle qui occupait durant leur vacances l’appartement juste au dessus du mien. J’ai aussi rencontré à Agadir le plus « Bamiléké » des Juifs que je connaisse…Hervé Lévy ! Les discussions ont tout de suite été cherchés dans les similitudes entre la culture, les traditions Bamiléké et celle des Juifs. On s’est promis d’écrire un ouvrage avec des preuves scientifiques et pas que, mais depuis on manque de temps…promis on le fera ! Entre deux planches, j’allais à plage du 14 surfer un coup, c’est là que j’ai rencontré Imhad qui tient un club de surf très sympa, puis tout s’est enchainé, je suis devenu surfeur avec Simon Nisbet comme encadreur.extrait-Agadir-4.jpg

C’est donc à tous ces amis d’Agadir et à beaucoup que j’ai oublié que je dédie cette petite nouvelle « Agadir ». L’album « la traversée » que je n’ai pas encore reçu (vivre la poste camerounaise) est disponible dans la plupart des libraires marocaines au prix de 70 dh (6 euros), une traduction en darija a été faite. Pour la France, il faut écrire à Jean François :

Jean François Chanson
chez Jean Marie Chanson
4, rue des quatre tilleuls
70300 Villers les Luxeuil.

Bonne lecture et fait moi parvenir tes commentaires !

Y.D.S

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